PFAS : les résultats des tests dans l’Indre et la région Centre-Val de Loire

Très préoccupés de l’impact des PFAS sur la santé humaine et celle des écosystèmes,  Les Ecologistes-EELV mènent une campagne pour obtenir leur détection, leur interdiction et l’application du principe pollueur-payeur

  • La proposition de loi des députés écologistes, n° 1138 visant à lutter contre les risques liés aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sera soumise au vote jeudi 04 avril à l’Assemblée Nationale. 2024/04/Lettre-aux-deputes-pfas
  • En région Centre Val de Loire, Les Ecologistes ont fait réaliser en deux vagues, au mois de janvier en Touraine, puis en févier dans les autres départements , des analyses, sur prélèvements de mèches de cheveux, de 24 volontaires dont 2 dans l’Indre.

Les tests ont été réalisés par l’IRES Institut de recherche et d’Expertise Scientifique de Strasbourg. 

Il s’avère que 2 seulement des 24 personnes testées n’avaient aucune trace de PFAS dans leurs cheveux.

Chez les 22 autres on détecte la présence de 1, 2 ou 3 PFAS.

En tout il a été constaté la présence de 7 PFAS sur les douze testés dont notamment des PFOS  et PFTrDA. Le PFOS a été classé « substance dangereuse prioritaire » (2013/39/UE) et le PFTrDA « substance extrêmement préoccupante » (REACH).

Cela confirme que nous sommes tous et toutes susceptibles d’être contaminés par les PFAS, ces « polluants éternels » aux propriétés chimiques spectaculaires, aujourd’hui clairement identifiés, de par leur nature et leur accumulation, comme un facteur de pollution majeure de notre environnement et un risque avéré pour notre santé.

Résultats des analyses PFAS dans l’Indre

Nous avons dans l’Indre les résultats les plus contrastés de la Région : alors qu’Amélie Dumans est une des deux seules pour lesquelles il n’a pas été trouvé de traces de PFAS, Jean-Baptiste AUGER lui est celui qui apparait le plus contaminé.

Avec 3 PFAS détectés (PFOS, PFDoA et PFUnA), Jean-Baptiste Auger fait partie des 25% de la population la plus contaminée. Il est aussi celui qui s’est révélé le plus contaminé parmi les 24 tests effectués en région Centre-Val de Loire, en particulier par des PFOS*.

On peut suspecter que c’est son activité professionnelle de sapeur pompier qui est en cause mais on ne peut en être certain, c’est pourquoi Anne-Claude Moisan-Lefebvre, conseillère départementale, a écrit au président pour demander qu’à son tour l’institution départementale finance d’autres analyses de sapeurs pompiers : les pompiers nous protègent, protégeons les pompiers ! 2024/04/Courrier-President-CD36-PFAS.pdf.

*- PFOS : Interdit depuis 2009 – Classé substance dangereuse prioritaire (2013/39/UE)

Les propriétés surfactantes du PFOS se sont révélées dans le passé très intéressantes pour de nombreux usages tels que l’imprégnation de tissus, les emballages (papier/carton), les cires et produits de polissage pour l’automobile et les sols, les mousses extinctrices, la synthèse d’agents tensioactifs, de détergents et d’émulsifiants, les composants électriques et électroniques, etc.

Le PFOS et ses sels ont été identifiés comme polluants organiques persistants (POP) – intégrés dans le règlement européen “POP” – et font l’objet d’une interdiction de production, de mise sur le marché et d’utilisation en tant que tels ou au sein de mélanges ou d’articles, sauf si les concentrations limites établies dans la convention ne sont pas dépassées.*

https://www.inrs.fr/dms/ficheTox/FicheFicheTox/FICHETOX_298-1/FicheTox_298.pdf

Les résultats des analyses sont présentés dans les tableaux ci-dessous. Les concentrations sont exprimées en pg/mg (picogramme de substance par milligramme de cheveux).

Un résultat ND indique que la substance n’a pas été détecté, un résultat <LQ indique que la substance a été détectée avec une concentration comprise entre la Limite de Détection (LD) et la Limite de Quantification (LQ).

La présence de PFAS dans les cheveux atteste d’une exposition par ingestion, inhalation ou contact cutané. Cette exposition peut résulter soit d’une exposition importante et ponctuelle (on parle alors d’exposition aigue), soit d’une exposition à de faibles doses et régulières (on parle alors d’exposition chronique), soit d’une combinaison des deux.

A l’heure actuelle, il n’existe pas à de valeur toxicologique de référence dans les cheveux et il n’est pas possible de relier une dose d’exposition à une concentration dans les cheveux. Cependant, la concentration mesurée dans les cheveux est proportionnelle à la dose d’exposition.