L’écologie sociale comme réponse aux défis.

Le discours du Président n’a pas été à la hauteur des défis. Le cap n’est pas modifié et, sur le plan social, le compte n’y est pas. Seuls les salariés au SMIC et les retraités ayant un revenu entre 1200 et 2000 € vont bénéficier d’améliorations, au demeurant modestes. Rien pour les chômeurs, rien pour les minuscules retraites qui plongent de nombreuses personnes dans la misère la plus noire inadmissible dans nos sociétés dites évoluées. Et il est à craindre que les avantages donnés aux heures supplémentaires ne contribuent à aggraver le chômage.

Rien sur la justice fiscale : les financements des mesures ne viendront pas des grandes fortunes, mais de l’ensemble des Français. La suppression de l’ISF est évacuée, les richesses ne sont pas redistribuées.

Le président annonce vouloir décréter l’état d’urgence économique et social ; nous attendions qu’il annonce l’état d’urgence écologique et social. Alors que tous les voyants du changement climatique sont au rouge (alertes du GIEC, de l’ONU, de grands scientifiques…), le gouvernement ferme les yeux : « La maison brûle et il regarde toujours ailleurs. »

Le grand et urgent chantier de la mutation écologique accompagnée de son vaste volet social est reporté à une date non définie comme s’il fallait encore attendre pour prendre des mesures salutaires. Par son utilisation cynique de la taxe carbone le gouvernement a affaibli toutes idées de transition écologique et enterré la fiscalité écologique, alors que des pays comme la Suède, qui l’ont instaurée avec succès dès 1991, sont déjà en passe de réussir leur transition énergétique (La Suède avec 12 ans d’avance).

Rien dans le discours présidentiel sur les logements, les transports, les mobilités, les aides pour celles et ceux qui sont touchés de plein fouet par les conséquences du changement climatique. Rien sur les taxes kérosène et fuel lourd.

Son discours n’était pas ce que nous souhaitions entendre. Nous attendions à ce qu’il parle d’écologie sociale.

Il est temps de dire la vérité aux citoyens et d’agir sérieusement pour faire face aux catastrophes écologiques qui menacent, et on ne pourra pas le faire sans réduire en même temps drastiquement les inégalités.

Pierre Morizet

Porte-parole EELV 36