Ne laissons pas Macron opposer l’écologie au social


A propos du discours du 27 novembre sur la programmation pluriannuelle de l’énergie

Une fois de plus de beaux discours. Le président évoque l’urgence dans laquelle nous sommes face au changement climatique et tente un vague mea culpa (nous avons fait trop peu… nous devons nous désintoxiquer des énergies fossiles…). Il parle même d’ un « nouveau modèle productif »…

En réalité, comme ses prédécesseurs, il temporise et rejette une fois de plus les actions qui seraient à mettre en œuvre de toute urgence à un horizon indéfini.

Mais pire encore, Au moment où l’écologie progresse dans les consciences, il semble tout mettre en œuvre pour opposer écologie et social alors qu’ils sont inséparables. Il tend à faire accroire à l’opinion que c’est l’écologie la grande fautive. C’est en particulier le cas lorsqu’il esquisse une pseudo politique fiscale écologique alors que chacun sait aujourd’hui qu’elle sert surtout en fait à financer les cadeaux fiscaux faits aux entreprises et aux très riches.

Pour nous il ne peut pas y avoir d’écologie sans solidarité, sans justice sociale. La mutation écologique doit être accompagnée d’une meilleure répartition des richesses, d’un vaste plan d’investissement créateur d’emplois non délocalisables ( énergies renouvelables, isolation des 7 millions de « passoires thermiques » sources de précarité énergétique, agriculture paysanne, circuits courts…), de la suppression des fractures territoriales et d’un aménagement du territoire qui renforce la résilience de tous les territoires.

Quant au sacro-saint nucléaire, le lobby peut se frotter les mains, Macron se fait son porte-parole ; il repousse la fermeture de la plupart des centrales prétendant vouloir fermer certains des réacteurs les plus âgés avec des échéances improbables, sans exclure la construction de nouveaux EPR. Le nucléaire est un des principaux freins au déploiement des énergies renouvelables  : les considérables fonds publics qui y seront investis pour prolonger la durée de vieilles centrales ou construire des EPR ne seront pas disponibles pour la transition.

Pour nous, écologistes, ses annonces font pschitt, elles ne sont pas à la hauteur des enjeux climatiques qui toucheront de plein fouet d’abord celles et ceux qui sont dans la plus grande précarité.

Pierre Morizet